Le GSPR est né de la convergence, à la fin des années 1990, de deux séries de travaux...
Des travaux de sociologie pragmatique portant sur des affaires, des controverses ou des crises et des recherches informatiques explorant de nouvelles technologies d'analyse pour les sciences humaines.
Dirigé depuis sa création par Francis Chateauraynaud, directeur d'études*, le GSPR développe des travaux, aujourd'hui largement reconnus dans sept domaines constamment mis en relation :
- la sociologie des alertes et des risques ;
- la sociologie des controverses et des débats publics ;
- la sociologie numérique ou socio-informatique ;
- la sociologie de l'expertise ;
- les modes de scénarisation du futur ;
- la sociologie des nouvelles formes de pouvoir et d'emprise ;
- les formes de mobilisation à l'échelle internationale.
Depuis plusieurs années les travaux du groupe se déploient dans différents champs, ou plutôt à l'intersection de plusieurs champs
Études des sciences et des techniques, sociologie du risque, formes de démocratie, humanités numériques... Les questions de santé environnement - ou santé environnementale - occupent une place importante dans les travaux d'application.
Une part importante des travaux du Groupe se dirige vers une forme de « socio-informatique des dossiers complexes » fondée sur des espaces coopératifs originaux entre chercheurs et technologies.
Si le GSPR se place résolument dans le cadre de la sociologie, via des travaux et des séminaires de facture classique, ce dispositif de recherche repose sur un partenariat durable avec l'association Doxa (loi 1901) qui développe, depuis de nombreuses années, des instruments de recherche inédits pour les sciences sociales. La double orientation des travaux du Groupe entend répondre aux nouvelles contraintes posées aux chercheurs par les fonctionnements en réseaux et l'avènement supposé d'une « société de l'information » concrétisée par Internet.
Loin d'entretenir l'opposition entre des « technophiles » et des « technophobes », il s'agit de penser autrement les médiations conceptuelles et méthodologiques nécessaires à la description et l'analyse des formes de mobilisation, de débat et d'expression publique qui marquent les transformations en cours des sociétés contemporaines. Le déploiement de l'action collective, et notamment de la critique, via les réseaux d'information et de communication, change les modalités de l'enquête sociologique, obligeant les chercheurs à inventer de nouvelles technologies littéraires.
Le GSPR est un des laboratoires actifs du Programme de Recherches Interdisciplinaire Des communautés internationales et des risques, créé à l'EHESS fin 2011.
Depuis 2006, le GSPR soutient la cause des mouvements d'opposition aux réformes autoritaires imposées par le nouveau régime managérial de la recherche en France. C'est dire qu'en 2020, avec la LPPR (Loi de Programmation Pluri-annuelle de la Recherche) ses membres ne découvrent rien ...
Les chercheurs du groupe défendent une recherche et un enseignement libres et indépendants, fondés sur la confrontation des idées, le partage et la coopération autour des outils et des connaissances. Ils ont soutenu la motion lancée en 2009 par la section SLRU de l'EHESS. Après la fin des mobilisations, le GSPR a poursuivi le développement d'alternatives aux fictions gestionnaires qui détruisent pas à pas les conditions matérielles et intellectuelles du travail de recherche en sciences sociales - et dans bien d'autres secteurs d'intérêt public. Le GSPR est un des seuls labos qui n'a pas été évalué par l'AERES devenue HCERES et la rumeur dit que plusieurs paquets de farine bio attendent toujours la venue des évaluateurs ...
* La création d'unités propres de l'EHESS permet le développement de projets scientifiques autour d'une ou plusieurs directions d'études. Une des spécificités de l'EHESS est en effet le rapprochement continu de l'enseignement et de la recherche (former à la recherche par la recherche), via les séminaires et les études doctorales, ainsi que la création de groupes scientifiques autonomes.